top of page

POUR

- BIENFAITS thérapeutique.

- CANALISATION DE LA COLÈRE ET DE L'ANXIÉTÉ.

- APAISEMENT DU SENTIMENT DE SOLITUDE. 

- FAVORISE L'Échange.

- RÉDUit Le sTress.

- APPORTE DE L'AFFECTION.

- Complète l'aide soignant.

ARGUMENTS POUR

        Le principal argument en faveur des robots est la valeur thérapeutique, en effet de nombreux chercheurs ont pu observer des effets bénéfiques sur les patients, notamment sur ceux qui sont isolés. Par exemple une étude menée par une mutuelle française et la fondation Paul Bennetot, dans plusieurs ehpads, en 2018, a permis de démontrer des effets bénéfiques sur l'état des patients :  une canalisation de la colère et de l'anxiété, un apaisement du  sentiment de solitude, ces robots ont aussi permis de favoriser l’échange (verbal et non verbal) . 

​

        En effet d'après l’étude sans Paro 43,68% des interactions sont de nature négative contre 18,98% avec Paro, de même avec le robot les résidents donnent 9 fois plus leur opinion et sont 7 fois moins en retrait. De même une étude menée, entre 2014 et 2017, par Thierry Chaltiel, pédopsychiatre, sur un groupe d’une dizaine d’enfants, atteint d’un trouble du spectre autistique (TSA) dans lequel les enfants avaient accès au robot Nao, sensible et répondant aux émotions. D’après les résultats obtenus, les enfants ont eu une meilleure représentation de leur schéma corporel et cela a permis de réduire le stress mais aussi le nombre de mutilations, mais aussi en favorisant la communication entre eux. Ce point est rejoint par Sophie Sakka, qui a également perçu une amélioration des troubles de communication mais aussi du comportement et de l’humeur grâce à des robots affectifs.

​

        De même Pierre Rouhaud, directeur de la startup Stimul’Activ a également perçu des bienfaits thérapeutiques notamment auprès de personnes âgées, des polyhandicapés mais aussi des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, de la curiosité ainsi qu'une bonne humeur qui mène ces personnes par exemple à se livrer davantage mais aussi caresser le robot et chercher le tenir, ainsi le robot permet une certaine stimulation aux patients. Ainsi devant les bienfaits thérapeutiques, dès 2018 la Haute Autorité de la santé a déclaré qu’elle souhaitait restreindre les thérapies médicamenteuses au profit de l’utilisation de robots, pour cela de nombreuses études sont en train d’être réalisées.

​

      De plus d’après le psychologue Serge Tisseron « Le robot, qui n’a pas vocation à remplacer le thérapeute, met à sa disposition des ressources supplémentaires »(issu du petit traité de cyberpsychologie), en effet le robot permet de s’adapter aux interlocuteurs par exemple pour les enfants autistes les mimiques peuvent être programmées pour être simples et prévisibles et permet de faciliter l’apprentissage de la communication humaine, peut collecter des informations sur le comportement de l’enfant et le transmettre à son médecin.

 

      Enfin d’après Pierre ROUHAUD, le robot permet de maintenir un lien avec le patient, en effet ce qui l’a notamment motivé à créer un robot affectif est le fait d’avoir accompagné son père malade et d’observer qu’il y avait pas réellement de lien entre le patient et le personnel soignant car celui-ci changeait beaucoup, ainsi le robot affectif apporte une sorte de point de repère.  

ARGUMENTS contre

       Cependant certaines études et arguments peuvent remettre en cause l’utilité de ces robots affectifs.

En effet d’après l’étude de mutualité française dans des EHPADS, certains patients ont rejeté le robot, cela pour plusieurs causes : la peur de la saleté du robot, le déplaisir au contact du robot mais aussi à cause d’un sentiment d'infantilisation et le fait d’être assimilé à une personne démente ou tout simplement la lassitude.

​

      De plus le robot a été assez mal perçu et apprécié par le personnel soignant : 35% jugent l’utilité du robot avec l’item “pas du tout” et près de 86% déclarent de “pas du tout” à “moyennement” l’utilité du robot et uniquement 14% rapportent que le robot est “beaucoup” à “énormément” utile face à la gestion de la douleur.

 

      Ce type de robot soulève de nombreuses questions et risques, Ainsi par exemple le risque pour l’emploi, en effet ces robots affectifs pourraient affecter et à terme remplacer certains métiers, notamment dans le social, ainsi par exemple une aide-soignante, qui a témoigné pour l’étude dans des ehpads, a déclaré “C’est mon ennemi en fait. C’est mon concurrent”

en effet le personnel soignant se sent dépossédé d’une partie centrale de leur travail : la relation avec le patient. Ce point est rejoint par l’association AFCIA : le métier d’aide-soignant est limité par l’utilisation de robot affectif : “Elle veut devenir infirmière. Le problème c’est qu’elle est moins patiente avec les vieux qu’un robot ! Se pourrait-il que les robots aient plus de talent pour les qualités humaines que les hommes ?”.

De plus l’association relève des risques plus généraux sur les troubles psychologiques pouvant être causé par les robots affectifs notamment sur la notion d’humanité (voir risque psychologique).

 

De plus ces robots soulèvent le risque psychologique :

 

      D'après l'étude vu précedemment par mutualité française une patiente a partagé une relation avec le robot proche d’un attachement amoureux : elle l’appelait “mon amour” et lui disait “je t’aime” et désirait une relation exclusive. Ainsi cela soulève le risque d’un réel attachement.

      De même des soldats américains possédant des robots démineurs, ont fait de l’animisme, ils s’y sont attachés au point de se déprimer si leur robot est endommagé, de présenter des douleurs d’origine psychologique à l’endroit du corps correspondant à la partie endommagée du robot, d’exiger que les honneurs de la guerre soient rendus à leur robot quand il est mis hors d’usage. Certains soldats ont aussi demandé que leur robot soit réparé, refusant d’avoir un robot neuf. N’ayant pas anticipé ces réactions, l’armée américaine a pensé que les soldats ne se rendaient pas suffisamment compte de ce qu’est un robot et les a entraînés à démonter et remonter l’appareil, mais cela n’a pas eu d’effet. Or ces robots démineurs ne possèdent pas d’intelligence artificielle émotive. De de nombreux psychologues et chercheurs, comme Serge Tisseron, alertent sur le risque d’animisme mais aussi sur la dissonance cognitive, qui peut pousser certaines personnes à penser que les robots possèdent de réelles émotions au risque de mettre sa propre vie pour sauver un robot.

      D'après d’Agnès Girard,"l’on ne peut s’attacher à un robot que s’il est faible, vulnérable et est amené à mourir comme nous " ainsi parfois certaines entreprisses jouent sur la confusion entre l’Homme et le robot : par exemple  en 2014, le robot Pepper (par SoftBank) est présenté comme « un robot avec un cœur »     

​

Les robots affectifs peuvent aussi avoir des effets néfastes notamment sur un risque de déshumanisation et d’isolement.

      En effet d’après l’AFCIA, les robots risquent de nous éloigner des autres personnes, par exemple les robots obéissent, sont polis, ainsi les personnes peuvent préférer la compagnie d’un robot à celui d’un humain, et par exemple de plus supporter de contradictions. Ainsi Serge Tisseron a déclaré “un second danger porte sur la tentation de remplacer, dans les relations affectives et sexuelles, l’humain toujours totalement imprévisible par des robots exactement conçus pour nous étonner dans les limites de notre attente[...]finir par préférer les robots aux humains, voire par traiter les humains comme des robots »  Ainsi  dans un rapport du Parlement Européen (qui date de janvier 2017) des chercheurs proposent un code de conduite éthique mais volontaire pour les concepteurs afin de garantir qu’ils sont conforment aux normes juridiques et éthiques mais aussi qu’ils respectent la dignité humaine. “Il conviendrait dès lors d’instituer un principe roboéthique imposant d’éviter la rupture du lien social en raison de la présence d’un robot. Celui-ci pourrait se décliner en deux règles.[...] La seconde que le robot ne puisse pas se substituer à toute présence humaine. Dès lors que la personne se retrouverait seule avec une machine pendant un certain laps de temps, il faudrait considérer que le robot l’aurait isolée.” (étude pour la commission juridique européenne, 2016)

​

Les robots affectifs présentent aussi un risque pour la vie privée.

​

Dans l’essai le jour où mon robot m’aimera, Serge Tisseron déclare  ”Lorsque le patron de Softbank a présenté Pepper au public, il a déclaré qu’aucune donnée personnelle des utilisateurs ne serait stockée dans le Cloud. Mais il s'est bien gardé de définir ce qu'est une donnée personnelle, s'octroyant implicitement le droit de garder ces informations pour son usage”

L’Association AFCIA alerte aussi sur le risque de manipulation, notamment publicitaire, à l’instar des entreprises  comme Affectiva qui développe des intelligences artificielles afin d’une part d’imiter des émotions mais aussi décoder et traiter les émotions décodées sur les personnes afin de réaliser une publicité adaptée à l’humeur des personnes.

POINTS DE FRICTION

Un point central lorsque l'on parle de robots affectifs est l'émotion que renvoient ces robots, qui rappelons le, n'en possède par définition pas. Pour certains, les patients

interagissant avec ces robots se sentent plus heureux, comme une personne se sentirait en compagnie d'un animal de compagnie.

 

Quant à la question sur le travail des aides-soignants et des robots affectifs, une divergence se note. En effet, pour certains, le robot affectif pourrait remplacer le

personnel soignant pour plusieurs raisons, dont la première est la patience du robot envers son interlocuteur. Même si l'aide-soignant possède sans aucun doute cette qualité, il arrive qu'avec une surcharge de travail ou des problèmes personnels, l'aide-soignant ne soit plus réellement disponible ou à l'écoute de son patient, problème que ne possède pas le robot, bien évidemment. Le robot a donc un comportement constant et prévisible qui peut rassurer les patients. Mais le problème survient lorsque le patient a un comportement imprévisible, notamment les enfants atteints d'autisme.

Face à cela, le robot ne saura pas forcément comment réagir, n'étant pas programmé pour, et dans ces cas la, l'aide-soignant peut mieux se moduler afin de répondre aux besoins du patient, argument principalement mis en avant par le personnel soignant.

 

De plus, une grande partie s'accorde à dire que les robots affectifs améliorent les capacités sociales de l'enfant autiste. En tant que figure constante et prévisible, l'enfant se sent alors de plus en plus confiant vis-à-vis du robot. Mais il se pourrait alors que l'enfant s'habitue à cette vision d'une personne au caractère immuable, ce qui nuirait à ses progrès. Le risque serait également que l'enfant préfère interagir avec le robot plutôt qu'avec l'homme.

bottom of page